Emmanuel Simon met à mal les notions constitutives du vocabulaire des arts plastiques – et tout particulièrement celles d’œuvre et d’auteur·ice. S’imprégnant des contextes dans lesquels il est invité à opérer, il s’emploie à déjouer les pratiques d’usage du milieu : il transforme les expositions personnelles en invitations collectives (à des artistes mais aussi à des amateur·ices), il privilégie une pratique basée sur le processus, il laisse dissoudre sa pratique personnelle dans une dynamique collective.
Ses engagements au sein de plusieurs collectifs de recherche autour du statut de l’artiste, du système de l’art et plus largement du travail artistique, entrent en résonance et complètent cette démarche.
De la peinture, le médium pratiqué depuis les études, restent d’autres formes entretenant avec elle une filiation plus ou moins manifeste : le wall painting (fruit de l’abandon du châssis et puis du support), l’édition (capable de retracer les dynamiques du travail collectif), la sculpture ou l’installation(en prise directe avec le contexte physique de l’œuvre).
Les multiples formes de collaboration pratiquées au sein des collectifs éphémères formés à l’occasion de chaque projet se reflètent dans la documentation diversifiée de ces processus : échanges de mail, notes, croquis, réunions, où l’exposition n’est qu’une parmi des étapes de travail collaboratif et pas son aboutissement définitif et immuable.
À nouveau, le caractère imprévisible et précaire des créations issues de ces expériences interroge le statut de l’œuvre, tout en proposant une lecture élargie, plurielle, démystifiée.
Documents d’Artistes Occitanie
→ Un texte sur l'évolution de ma pratique picturale
→ Un autre évoquant mon rapport à la collaboration
→ Et un dernier sur l'engagement