Et j'ai vu le bout du pays où les nuages sont infinis
Volet II : Vivre l'expérience
Le BBB centre d'art, Toulouse, du 22 septembre au 03 décembre 2022
Exposition coopérative avec Lucie Laflorentie, Amalia Laurent, Célia Picard & Hannes Schreckensberger
Commissariat Stefania Meazza
Avec la participation de Pierre-Louis Delpech , Mathieu Marniesse et l'équipe du BBB centre d'art
Fiac, septembre 2019 : première rencontre avec le travail d’Emmanuel Simon, sous la douce lumière de fin d’été. Une intervention à plusieurs mains (avec le concours de Côme Calmettes, Lori Marsala et Léa Vessot), dans une maison en construction au cœur du village, fruit d’un travail de collecte de souvenirs et de reconstitution d’œuvres passées, sous la forme d’un palimpseste à taille humaine.
Toulouse, mars 2022 : lors de notre première discussion, Emmanuel évoque deux expériences au cœur de ses réflexions autour de l’autorité : la Clinique de La Borde où soignant·es et soigné·es coopèrent au sein de la même institution, et l’école de recherche graphique de Bruxelles où, sur impulsion de la directrice Laurence Rassel, « chacun·e a la possibilité d'agir sur la structure » (personnel administratif, corps étudiant et enseignant).
L’entente est immédiate, c’est sur les principes de dialogue, coopération, horizontalité que je souhaite construire cette exposition – à toutes les échelles : avec les artistes, avec l’équipe du centre d’art, avec le public.
L’horizontalité, particulièrement, me paraît une notion centrale et sensible, dans une époque de méfiance (justifiée ?) à l’égard des institutions. Malheureusement aride (et douloureusement illusoire) si elle se cantonne à rester au stade de l’abstraction théorique, j’aspire à l’introduire telle une forme plastique, au sein d’un centre d’art – lieu de création et expérimentation par excellence.
Sur proposition d’Emmanuel Simon, dont la pratique s’ouvre exclusivement à la dimension collective, nous mettons en place un protocole pour la constitution d’un groupe d’artistes qui travaillera à cette exposition : tou·tes les deux, nous choisissons une troisième artiste, Lucie Laflorentie, puis, à trois, nous sélectionnons Célia Picard et Hannes Schreckensberger et, tou·tes les cinq, nous désignons Amalia Laurent.
Le premier coup est porté à l’édifice de l’autorité curatoriale : le choix des artistes n’est pas l’affaire d’une seule personne, orchestrant le jeu depuis une position surplombante, mais se fait autour d’une table – à plusieurs.
Une fois le groupe composé (et étalé de Nîmes à Toulouse), nous faisons connaissance et partageons des recherches, préoccupations, intentions, intérêts lors de visioconférences et d’échanges de messages (aucun·e des artistes n’avait auparavant travaillé ensemble). Ces temps à distance sont suivis d’une première rencontre en vrai dans le Toulouse caniculaire et vide du mois d’août et d’un temps de production collectif en prise directe avec le lieu et l’équipe du BBB centre d’art.
Volet II : Vivre l'expérience
Le BBB centre d'art, Toulouse, du 22 septembre au 03 décembre 2022
Exposition coopérative avec Lucie Laflorentie, Amalia Laurent, Célia Picard & Hannes Schreckensberger
Commissariat Stefania Meazza
Avec la participation de Pierre-Louis Delpech , Mathieu Marniesse et l'équipe du BBB centre d'art
Crédit photos François Deladerrière
Fiac, septembre 2019 : première rencontre avec le travail d’Emmanuel Simon, sous la douce lumière de fin d’été. Une intervention à plusieurs mains (avec le concours de Côme Calmettes, Lori Marsala et Léa Vessot), dans une maison en construction au cœur du village, fruit d’un travail de collecte de souvenirs et de reconstitution d’œuvres passées, sous la forme d’un palimpseste à taille humaine.
Toulouse, mars 2022 : lors de notre première discussion, Emmanuel évoque deux expériences au cœur de ses réflexions autour de l’autorité : la Clinique de La Borde où soignant·es et soigné·es coopèrent au sein de la même institution, et l’école de recherche graphique de Bruxelles où, sur impulsion de la directrice Laurence Rassel, « chacun·e a la possibilité d'agir sur la structure » (personnel administratif, corps étudiant et enseignant).
L’entente est immédiate, c’est sur les principes de dialogue, coopération, horizontalité que je souhaite construire cette exposition – à toutes les échelles : avec les artistes, avec l’équipe du centre d’art, avec le public.
L’horizontalité, particulièrement, me paraît une notion centrale et sensible, dans une époque de méfiance (justifiée ?) à l’égard des institutions. Malheureusement aride (et douloureusement illusoire) si elle se cantonne à rester au stade de l’abstraction théorique, j’aspire à l’introduire telle une forme plastique, au sein d’un centre d’art – lieu de création et expérimentation par excellence.
Sur proposition d’Emmanuel Simon, dont la pratique s’ouvre exclusivement à la dimension collective, nous mettons en place un protocole pour la constitution d’un groupe d’artistes qui travaillera à cette exposition : tou·tes les deux, nous choisissons une troisième artiste, Lucie Laflorentie, puis, à trois, nous sélectionnons Célia Picard et Hannes Schreckensberger et, tou·tes les cinq, nous désignons Amalia Laurent.
Le premier coup est porté à l’édifice de l’autorité curatoriale : le choix des artistes n’est pas l’affaire d’une seule personne, orchestrant le jeu depuis une position surplombante, mais se fait autour d’une table – à plusieurs.
Une fois le groupe composé (et étalé de Nîmes à Toulouse), nous faisons connaissance et partageons des recherches, préoccupations, intentions, intérêts lors de visioconférences et d’échanges de messages (aucun·e des artistes n’avait auparavant travaillé ensemble). Ces temps à distance sont suivis d’une première rencontre en vrai dans le Toulouse caniculaire et vide du mois d’août et d’un temps de production collectif en prise directe avec le lieu et l’équipe du BBB centre d’art.
Stefania Meazza